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Composition et simplification

Composition et simplification

La scène réelle se déroule à 360° autour du photographe. Or une image formée par un objectif de 50mm monté sur un boîtier plein-format ne peut capturer qu’un champ de 46° sur la diagonale du capteur, soit 12% de la scène réelle. Il y a donc un choix arbitraire effectué sur la fenêtre spatiale utilisée, ces 12% d’espace que le photographe va montrer sur son image : l’espace est le premier choix du photographe.

 

La composition est l’art d’inclure ou non des éléments dans sa photo et de les organiser à l’intérieur d’un cadre. Souvent, les règles de compositions s’appuient sur des principes mathématiques d’harmonie, comme le nombre d’or ou la règle des tiers.

La composition consiste à placer :
1-les lignes majeurs (par exemple l’horizon) de l’image sur des lignes de forces (par exemple les 1/3).
2-les éléments clefs (par exemple le sujet) sur les intersections entre ces lignes.

On dégage donc le sujet et les éléments importants du centre de la photo

  • Ceci évite l’impression statique et banale d’une photo centrée.
  • Une photographie composée selon les règles de composition est supposée plus dynamique et donne plus d’espace au regard pour vagabonder.

 

Voici en très simple quelques grands principes de compositions selon Steve McCurry:

 

 

 

Simplification

 

La simplification est la ” règle ” la plus fondamentale de la composition (et de la photographie en général).

La simplification consiste à trouver l’angle le plus adapté pour  la photo, à contextualiser le sujet et à retirer les détails distrayants. Décidez ce qui dans l’image vous parait être principal, et construisez votre cadre autour de cela, en supprimant tout ce qui pourrait détourner le regard.

 

Eye-Catcher

 

 

“The only reason why people are attracted to it, it’s because a gun is in the picture. A gun is like a nude body. It just sucks out everyting. You don’t need to do anything good if. It’s cheating.” – Glen E.Friedman

 

De façon naturelle, le regard est attiré par certains éléments dans une photo. Ces éléments peuvent servir de point de départ à votre composition, en fonction de leur force :

  • Yeux
  • Visages
  • La forme humaine en général
  • Animaux
  • Objets de couleur claire (sur fond sombre)
  • Objets sombres (sur fond clair)
  • Objets aux couleurs chaudes (sur fond froid ou désaturé : rouge sur vert, rouge sur gris)
  • Objets à fort contraste

 

Techniques de composition

 

  • Zoomez (ou marchez) vers l’avant ou l’arrière, pour supprimer les détails distrayants du fond.
  • Suivre le sujet 
  • Marchez à gauche ou à droite, agenouillez-vous, allongez-vous, grimpez sur un objet ou levez la caméra au-dessus de votre tête pour retirer les objets distrayants du fond.
  • Utilisez une grande ouverture pour une faible profondeur de champ, pour brouiller un arrière-plan distrayant.

 

 

Portrait: focale et perspective

Portrait: focale et perspective

Ou comment choisir sa focale pour un cadrage donné et un « rendu » souhaité.

La perspective ne dépend que du point de vue ; de l’endroit où se place le photographe donc. Pas de la focale. Celui qui choisit une perspective (en se plaçant à 3 mètres d’un modèle par exemple) va donc ensuite choisir une longueur de focale en fonction du cadrage souhaité (un 100 mm pour un plan américain ou un 200 mm pour un gros plan par exemple).

A l’inverse, celui qui choisit une focale avant tout, va devoir se déplacer selon le cadrage souhaité (éloigné pour un plan américain ou proche pour un gros plan par exemple). A chaque déplacement correspondra une nouvelle perspective


Quelle est l’influence de la perspective sur un visage humain ?

D’un point de vue orthographique (c’est à dire sans les effets de la perspective), on considère que le visage humain se divise sur sa largeur en 5 parts égales

Ou présenté autrement : dans la vraie vie, si je mesure la largeur d’un oeil, je constaterai que cette largeur correspond également à l’espace entre les 2 yeux. Et à la largeur du nez par la même occasion. Et à l’espace qui sépare l’oeil de la tempe…

En voici une petite illustration :

Les proportions d’un visage sur sa largeur.

Or les effets de la perspective ont vite fait de changer ces proportions.

J’ai simulé mathématiquement une prise de vue au 50 mm à 50 cm du sujet (choix extrême pour bien montrer le phénomène). Le même modèle est ensuite photographié au 200 mm à 2 mètres. Le cadrage est identique entre les 2 images mais le visage n’a pas du tout la même …gueule !

Au 50 mm à 50 centimètres, la face apparait dilatée, les yeux tirés vers les tempes ; impossible de la diviser en 5 parts d’égale largeur par exemple (ce qui n’est absolument pas le but ultime d’ailleurs, nous le verrons plus bas, mais ce qui prouve bien que les images sont différentes).

A gauche, au 50 mm à 50 centimètres. A droite, au 200 mm à 2 mètres.

Le choix d’une focale pour un cadrage donné est donc déterminant pour obtenir le rendu souhaité par le photographe.


Il faut donc choisir un objectif et une distance en connaissance de cause afin d’obtenir le résultat escompté. Accentuer les effets de la perspective donne une plus grande impression de « volume » à une photo 2D par exemple. On peut accentuer une expression aussi, l’impact « d’une gueule », etc… Diminuer les effets de la perspective permet à l’inverse de ne pas « déformer » les proportions d’un visage. Et si on peut dire qu’un 50 mm à 50 cm a un rendu caricatural, une vue trop proche d’une projection orthographique l’est tout autant à l’autre extrême puisqu’on appréhende le monde avec notre cerveau et avec notre regard ; et donc avec une perspective

Il n’y a pas de règle à suivre absolument. C’est une cuisine à faire en dosant les ingrédients selon ses goûts… Personnellement j’aime bien les focales un peu plus longues et je trouve la règle des 3 mètres bien utile (se placer à 3 mètres et choisir la focale en fonction du cadrage souhaité) au débutant qui souhaite se faire l’oeil. Mais à chacun ses choix, et heureusement d’ailleurs !

Une dernière illustration pour clore le chapitre : la perspective en mouvement !

A cadrage identique, dès que l’on change de focale, on change la distance au sujet et donc, la perspective.

Pour aller plus loin:

Comment obtenir des photos plus organiques ?

Comment obtenir des photos plus organiques ?

“Film, for me, is always the preferred medium. It’s very elegant. It took it a hundred years to perfect it, and it’s absolutely fabulous. It renders skin tones and faces incredibly well in a very naturalistic way.” Paul Cameron – Réalisateur de Westworld

Depuis quelques années, nous sommes entrés dans l’ère de l’ultra piqué, de la netteté tranchée au couteau, des mires à 400%  de discrimination. Mais où est la poésie dans tout ça ? La douceur? 

En parallèle de la slow-photographie, une des tendances actuelles et d’essayer d’avoir des photos moins”parfaites”, moins nettes. Certains recherchent d’ailleurs d’ancien boitiers (comme le 5d mark 1, avec son rendu cinématographique), et d’autre utilisent des filtres flous qu’ils mettent devant leurs objectif, comme les filtres de diffusion Tiffen PRO-MIST.

Avant de passer sur ces solutions radicales, on peut ajouter un peu de grain en post-production pour essayer de donner un peu plus d’âme à nos photos numériques qui sont aujourd’hui très lisses et tranchantes.

 

Le bruit numérique

 

 

 

Sur un appareil numérique, le bruit est formé par le capteur, et est lié à la sensibilité ISO. Lorsqu’on monte en ISO, on amplifie électroniquement le signal envoyé par le capteur, et avec ce signal, on amplifie aussi ses défauts. Le principal défaut amplifié est appelé « bruit quantique » ou « bruit de grenaille »: c’est un peu technique mais pour schématiser le principe, en basse lumière, les « particules de lumières » (les photons) sont par définition moins nombreuses. Naturellement, leur énergie varie de manière très infime autour d’une valeur moyenne. Et c’est cette fluctuation qui est rendue beaucoup plus visible en faible luminosité. Certains facteurs peuvent encore accentuer ce défaut: la taille du capteur (plus il est petit, plus il aura tendance à générer du bruit), la température du capteur, etc …

 

Le grain argentique ou granularité

 

 

 

Les pellicules argentiques sont constituées de minuscules particules d’halogénure ou bromure d’argent (d’où le mot « argentique »). Ce sont ces particules qui réagissent à la lumière et viennent se disposer aléatoirement sur la surface de la pellicule. Ces particules ont une taille, une densité, et des propriétés physiques qu’un support numérique n’a pas. Et oui, contrairement à un capteur numérique où chaque photosite est aligné en colonnes et en lignes identiques et de même taille, ici, chaque « grain » est indépendant et a ses propres propriétés (il peut y avoir des variations de taille, etc …) . La dispersion de ces particules est aléatoire et peut se regrouper en amas. Ce sont ces regroupements de particules qui sont visibles et que nous appelons communément « grain », et la forme du « grain », sa dispersion et sa visibilité au tirage dépendent de plusieurs facteurs: marque de la pellicule, exposition, révélateur utilisé au développement, température, etc …

 

 

L’ajout de grain sous Lightroom permet de simuler le grain argentique:

 

 

Star Shoot

Star Shoot

1- Choisir le bon spot

Il faut éviter d’avoir de la pollution lumineuse. Choisissez un lieu loin d’une ville, si possible en plein campagne, et si possible en altitude. Il existe des cartes sur le net pour trouver les spots.
Pour vous éclairer, vous pouvez utiliser une lampe de poche avec un film transparent rouge pour ne pas vous éblouir.

2- Materiel

votre appareil avec un objectif grand angle (inferieur à 35mm) ou ultra grand angle (inferieur à 24mm), le plus lumineux possible.

3- Mise au point

-manuelle, sur l’infini

4- Trepied et cadrage

utiliser un trepied bien stable, vous pouvez accrocher votre sac sous le trepied pour le lester et diminuer les tremblements

5- Relever le miroir

Pour éviter les tremblements (ca se fait dans les options)

6- Cacher l’oculaire

avec le petit truc en caoutchouc accroché à votre sangle (le truc dont vous n’avez jamais compris l’utilité, si si!) (permet d’eviter l’entrée de lumière par l’oculaire) sinon mettez un bout de gaffer

 

7- Brancher la télécommande

Si vous n’en avez pas, retardateur 10 secondes.

8- Réglages de l’appareil

Mode Manuel, en RAW
Iso à fond (j’utilise souvent 3200iso)
Vitesse entre 20s et 30s de pose
Pleine ouverture (F/1.8 ou F/2.8)

 

Vitesse de sécurité

Vitesse de sécurité

Capteur dense en photosites : attention au flou de bougé !

La vitesse de sécurité pour éviter un flou de bougé est traditionnellement donnée, depuis l’ère du 24×36 mm argentique, comme étant environ égale à “1 /(distance focale)” .
Par exemple avec un objectif 50 mm utilisé à main levée, on évitait de descendre sous les « 1/50ème » de seconde en vitesse d’obturation.

Cette règle est-elle toujours valable ? Ou la montée en densité de photosites des capteurs modernes change-t-elle la donne ?

Et bien la donne a changé si l’on souhaite exploiter tout le potentiel des capteurs « haute résolution »

Plus on suit la course aux pixels et plus il faut augmenter la vitesse de sécurité pour éviter le flou de bougé. Mais ne pas oublier qu’il n’y a pas que le photographe ou le sujet photographié qui peuvent remuer : l’appareil/capteur peut lui-même vibrer sous l’action des mécanismes internes du boîtier (miroir/obturateur)… Qui aime les avalanches de pixels aimera donc aussi le trépied, le live-view, la télécommande, etc… Pour illustrer le propos, j’ai imaginé photographier un « i » statique avec un capteur de 96 photosites produisant une image de 96 pixels et de répéter l’opération dans les mêmes conditions mais avec un capteur plus dense (384 photosites donnant une image composée de 384 pixels). On obtient fort logiquement une image mieux résolue avec le capteur « HD ». Le « i » est parfaitement restitué sur le capteur de 384 pixels alors qu’il est assez peu lisible sur le capteur de 96 pixels.

La même prise de vue avec 2 capteurs de définitions différentes.

 

Et si on bouge ?

En faisant légèrement bouger la cible, on ne constate pas de dégradation de l’image issue du capteur à 96 photosites ; sa faible définition l’empêche de discerner le déplacement du « i« . La photo « bougée » est tout à fait comparable à la photo « statique ».

La cible se déplace légèrement durant le temps d’exposition

 

Dans les mêmes conditions, le capteur de 384 photosites souffre nettement plus ! L’image « bougée » est clairement moins bonne que l’image « statique » issue du même imageur. Elle reste cependant au moins aussi qualitative que l’image « statique » issue du 96 pixels.

Par expérience, je recommande pour un capteur Full Frame d’environ 20 mégapixels de ne jamais descendre en dessous de 1 /(2x la distance focale).

Paysage au télé-objectif et portrait au grand angle

Paysage au télé-objectif et portrait au grand angle

Oui, il y a les règles, et il y a l’art de les enfreindre. Vous pouvez tout à fait utiliser une certaine focale a priori réservée à un usage particulier pour donner de l’originalité à vos photos. Vous êtes libres de vos choix et il n’y a pas de bonnes ou mauvaises façons de faire. 

 

L’avantage du télé en paysage

-se focaliser sur un élément du décor
-aplatir les différents plan de l’image

 

 

L’avantage de l’utra grand angle en portrait:

 

-inclure des éléments autour de la personne
-créer des images dynamiques, avec des plans qui changent de l’ordinaire.
-mais attention à l’effet “gros nez”